Duche frio

Le Monde, amanhã

“(…) L’Europe cristallise d’autant plus les critiques que la majorité a l’impression de s’être fait flouer. Après les municipales, François Hollande avait laissé entendre qu’il ferait desserrer l’étau budgétaireet, danssondiscoursdepolitiquegénérale, Manuel Valls entretenait l’espoir sur l’objectif de 3% de déficiten2015. Douche froide. Non seulement le premier ministre a promis, lundi à Berlin, de respecter les 3% mais, en plus il n’a même pas pu demander de délai supplémentaire.

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En face, la résistance s’organise. A une demi-heure des questions au gouvernement, mercredi après midi, l’ordre du jour est bousculé pour laisser le président de groupe PS, Bruno Le Roux, monter au front et poser la première question. «Députés dela majorité, Monsieur le premier ministre, nous vous soutenons pour refuser l’austérité et les coupes aveugles et porter, comme vous le faites, une nouvelle ambition», déclame l’élu de Seine-Saint-Denis, timidement applaudi par les siens. La veille, déjà, le secrétaire d’Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, avait fait la leçon aux députés en les appelant à la «responsabilité».

Au milieu du champ de bataille, le président de l’Assemblée, Claude Bartolone, «joue le grand frère, en nous recommandant le calme et la patience», raconte un député, et la toute nouvelle rapporteuse du budget, Valérie Rabault, vit son baptême du feu. «Le point qui peut faire discussion est le report de la revalorisation des retraites, notamment pour les plus modestes», se borne-t-elle à dire quand son collègue de la com mission des finances, Pierre-Alain Muet, rejette le paquet global. «50 milliards d’euros de réduction en trois ans, c’est trop!», assure-t-il, appuyé par Laurent Baumel, selon qui ces mesures «montrent qu’on ne peut pas faire 50 milliards d’euros d’économies sans toucher à notre modèle social». (…)”